« Avec la situation que nous vivons aujourd’hui, si ça continue je vais retourner au pays par ce que cela fait deux jours que nous dormons dehors, nous sommes sans abris actuellement … » , a déclaré KABORÉ ISSIAKA, un orpailleur clandestin œuvrant dans le village de Broukro.
La destruction des terres devient de plus en plus catastrophique à Broukro. Les denrées alimentaires de premières nécessités dont les populations se procuraient à moindres coûts les années antérieures ont connu aujourd’hui une hausse des prix en raison de leur rareté sur les marchés. Depuis un certain temps, l’orpaillage est devenu l’activité principale à Broukro au détriment de la production du vivrier qui devrait assurer l’autosuffisance alimentaire de la population.
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KOUAKOU Jean Marc, fils de Broukro regrette amèrement cette situation : « Au départ nous avions cru que ces orpailleurs apporteraient un profit considérable à notre village. En toute franchise, nous regrettons de leur avoir permis d'exploiter nos terres. Ils sont en train de détruire nos forêts. Ils n’accordent aucune chance d’existence à nos terres cultivées. Ils détruisent tout sur leur passage. Ce qui nous a poussé à les chasser du village c’est qu’en début de ce mois d’octobre, l’un de ces orpailleurs a poignardé à l’aide d’un couteau l’un de nos frères pour une dispute survenue entre eux. Cette attitude inhumaine n’a pas été acceptée par la population du village. Nous ne voulons plus les voir dans notre village … » a-t-il déclaré.
Quant au Chef du village, Nanan ASSAMOI, il s’aligne à la volonté de sa population : « Je ne vois pas d’inconvénients à cette décision. Si nos populations et surtout les propriétaires terriens ont enfin compris que nos terres ne doivent pas être détruites pour notre propre survie et celle des générations futures, je pense que c’est une bonne chose … ».
Si les activités de ces orpailleurs clandestins sont effectivement interrompues, l’idéal serait pour les autorités locales de trouver des stratégies afin de les insérer dans des activités génératrices de revenus, faute de quoi ces derniers représenteront un danger permanent pour les populations, car l’oisiveté demeure toujours la mère des vices.
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